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  • Photo du rédacteurchristine longuevile

Droit ou gauche ? Le cerveau des hypersensibles.



Que les choses soient claires : nous n’avons pas deux cerveaux, mais un seul, constitué de deux hémisphères, qui communiquent entre eux en permanence et nous sont tous deux indispensables.


On parlera de préférence hémisphérique, qui vous le verrez au fil de cet article, vous indiquera qu’elle est votre prédominance.


Roger W. Sperry (www.rogersperry.org) neurophysiologiste américain, a reçu le prix Nobel de médecine en 1981 pour avoir démontré que les deux cerveaux étaient aussi intelligents l’un que l’autre, mais que leurs raisonnements étaient différents.


Avec notre cerveau gauche, nous raisonnons de manière séquentielle, analytique, point par point. Le droit, lui, voit les choses globalement : il traite l’information de façon holistique. C’est toute la différence entre inspecter le terrain et sentir l’ambiance.

Toutes les informations nouvelles passent par l’hémisphère droit, le gauche servant au stockage et à l’organisation plus précise et systématique de nos savoirs.

L’avenir appartient « aux cerveaux droits », clame même le journaliste Daniel Pink, auteur d’un best-seller sur le sujet, L’Homme aux deux cerveaux (Robert Laffont, 2007).

Luc de Brabandere, auteur de Pensée magique, Pensée logique (Éditions du Pommier, 2008), explique : « Une pensée linéaire et rationnelle marche bien dans un monde certain, dans lequel nous pouvons planifier notre avenir ; mais dans un monde incertain, complexe et en mouvement comme le nôtre, c’est fini. Ce qui fait la différence, désormais, c’est l’audace de s’ouvrir à la nouveauté, à l’imagination, à la capacité à sortir du cadre de ses compétences, avant d’y retourner et d’y appliquer raisonnablement ses nouvelles idées »… grâce à notre hémisphère gauche.


Concernant les chiffres, les « études » montrent l’équivalent de 80% environ, présentant une dominance de « cerveau gauche », contre 20% de personnes « cerveau droit ». Sachant que dans ces 100%, plus de la moitié trouve un parfait équilibre entre les deux, qui ne les font pas se sentir sur deux planètes différentes !



Rentrons dans le vif du sujet :


Le « cerveau droit » serait le siège de la créativité, de l’imagination ainsi que des pensées et des émotions. Il serait intuitif, multitâche et évoluerait en arborescence, favorisant une approche globale des choses. Il a une affinité avec le cœur.

Les personnes « plutôt cerveau droit » auraient ainsi une personnalité caractérisée par la créativité, la sensibilité et l’empathie. Son langage se dit « analogique » (communication non verbale, sans langage. Elle a trait à tous les signes non raisonnés, qui permettent cependant d’envoyer des messages : il s’agit des intonations, émotions, gestes, mouvements du corps …) .

Elles se dirigent vers l’instant présent, la conscience, et se sentent plus connectées à ses ressentis corporels et sensoriels. A l’approche d’une situation, elles auront un regard global qui les amènera à pouvoir restituer tous les éléments à partir d’un seul.

Leur intuition leur permet de savoir ce qui se passe réellement sous les non-dits, les mensonges, les images, le faux et le paraître. Elles savent sans pouvoir expliquer comment elles le savent, puisqu’il s’agit là de subtilité, de ressentis et de l’invisible. Pas de quoi montrer scientifiquement la preuve de leurs avancées ! Ce qui leur pose un sacré problème face à un cerveau gauche ++. Elles auraient aussi plus de mal à s’intégrer dans le cadre imposé par la société

Nous sommes sensibles au son de la voix, des mots employés, s’amusons des ambiguïtés, de la dérision et des jeux de mots. A l’école déjà, malgré le besoin d’appartenir à un collectif, le groupe et les populaires ne nous ressemblent pas, et sommes attirés par la différence, celle ou celui qui semble à part, les isolés, tout en sentant profondément une gêne dans les rapports sociaux. La peur de faire une gaffe, d’être inintéressant, de n’être pas doté du même humour, de la même intelligence … nous donne inévitablement l’envie de fuir et de s’isoler. Déjà nous partons sur des hors-sujets, s’évadant dans notre imaginaire où l’on se retrouve en sécurité bien plus qu’au milieu de ces gens que l’on ne comprend pas ! Pourtant, tout à l’air si simple pour eux !!

Le cerveau droit demande souvent des précisions afin de mettre du sens dans chaque chose.

Attirées par la nature, la source de toute chose, les personnes « cerveau droit » se sentent appartenir à la famille humaine et au monde du vivant, le végétal, l’animal, le minéral …

On les retrouve dans les métiers du social, du médical, du soin en général, l’humanitaire, les métiers des arts, tout ce qui est attrait à la nature et aux animaux, ce sont des créatifs, des inventifs altruistes ! Ils rêvent d’un monde de paix et d’amour en connexion et en harmonie avec la Terre.

Leurs cinq sens plus développés, plus affutés et plus sensibles que « la norme », leur donnent parfois l’impression d’en faire trop, de se plaindre pour un rien, de vouloir s’extirper d’une situation agréable pour l’autre : Les fêtes foraines (bruit et foule !!), les rassemblements bruyants, les centres commerciaux et mêmes les soirées entre amis ! Les stimulus extérieurs et la multitude d’informations rentrantes semblent agresser et nous mettent mal à l’aise. Sensation de surmenage, d’étouffement, de prise de panique parfois ! Un besoin de retrouver le calme s’impose.


L’hémisphère gauche, lui, serait le siège de la logique et de la rigueur. Son langage se dit

« digital » objectif et cérébral. Il explique, interprète et analyse. Il serait plutôt mono-tâche, ne traitant qu’une seule information à la fois, et nous permettrait de planifier des taches et de se fixer des objectifs. Il a une affinité avec la raison.

Les personnes « plutôt cerveau gauche » seraient ainsi logiques et rationnelles, avec un raisonnement séquentiel étape par étape. Linéaire et méthodique, il découpe les ensembles pour les traiter les uns après les autres. Organisé, il classe chaque raisonnement dans des tiroirs qu’il ouvrira à chaque fois qu’il en aura besoin. Tout est bien rangé, classé et ne revient que très rarement sur ce qui a été intégré. Il serait donc plus adapté au système scolaire et aux règles de la vie en société.

Il écoute, obéit, intègre, mémorise et range. Il se soumet sans difficultés aux règles que la société lui propose, il aura donc des facilités à vivre au milieu de ses congénères puisque la majorité de la population fonctionne comme lui !

On le retrouve le plus souvent dans les métiers de la science, l’enseignement, les armés, et dans les entreprises.

Le cerveau gauche incite à l’autonomie et à l’individualisme. Il ne se laissera pas distraire par son entourage et fera la part des choses. Convaincu de son enseignement, il saura vous maintenir dans ses règles. Il n’a pas besoin de donner du sens aux choses de la même manière que le cerveau droit, moins susceptible, il mettra à l’écart avec une facilité déconcertante tout ce qui est attrait aux émotions.

Il rencontrera un évitement quand il sera face à un état d’âme d’une personne et ne saura pas performant dans l’écoute et l’empathie.

Les personnes "cerveau gauche" se confortent dans des conversations « banales » et n’ont pas ce besoin de refaire le monde et de s’ouvrir aux autres traits de caractères qui peuvent leur sembler marginaux, extravertis, hors-normes. Les idées trop révolutionnaires les braquent et leurs semblent dangereuses, pour la simple raison qu’elles les amènent hors de Leur ego, toujours prêt à accuser ou à critiquer la manière de vivre ou de penser des autres, leur permet de valider leur place.

J’aime bien cette comparaison de Christel Petitcollin dans son ouvrage « je pense trop » :

« Lors d’un échange avec un interlocuteur, ils seront focalisés sur ce qui les différencie de cet interlocuteur alors qu’un cerveau droit aurait essentiellement cherché tout ce qui pouvait les rapprocher »

Leur pensée séquentielle leur permet de suivre le fil pas à pas, tout en prenant le temps de poser le petit «a », le petit « b » et le petit « c », ce qui peut énerver le cerveau droit qui aura une vision globale et sera donc plus rapide dans son processus.


Quand deux personnes se rencontrent avec chacun leur prédominance élevée, ne soyez pas surpris de l’impact que prendra la conversation. Vous allez vite vous rendre compte, vous cerveau droit, l’inutilité d’aller ouvrir son esprit ! Il est rangé, consciencieusement dans les tiroirs, et vous sortira tous les arguments possibles pour vous faire entendre raison, puisqu’il aura toutes les preuves scientifiques dans ses fichiers !

Ce qui ne veut pas signifier d’une incompatibilité, bien au contraire. Chacun amène à sa manière son cerveau prédominant et le cerveau gauche pourra offrir une certaine stabilité au cerveau droit, qui lui pourra proposer son ouverture d’esprit au cerveau gauche.


Christine L.




Référence : « Je pense trop » de Christel Petitcollin. Guy Trédaniel.

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